De la Grèce à la Syrie en passant par la BCE, la revue de presse internationale

Publié le par das-baham

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La Grèce reste dans l'Union monétaire, l'euro existe toujours et l'UE a forgé quelques compromis.Pour les chroniqueurs, 2012 a été une année de crise étonnamment stable, qui a su déjouerles augures les plus sombres, même si de nombreux problèmes restent irrésolus.

 

Pour le journal polonais wprost:

 

            A plusieurs reprises en 2012, la zone euro semblait proche du naufrage et pourtant les choses se sont arrangées d'une manière ou d'une autre, résume Michał Kobosko, rédacteur en chef du magazine d'information conservateur Wprost, qui considère le parcours imprévisible de la zone euro comme le phénomène le plus étonnant de l'année.

Ce fût une année étrange. Une année qui a débuté avec des décisions hâtives, notamment parce que tout semblait facilement prévisible. Et malgré tout, de nombreux événements se sont déroulés différemment. Nous savions déjà à l'avance, d'une certaine façon, que la zone euro survivrait. Et pourtant, nous avons assisté à un thriller politique et économique insensé.

-La Grèce devait chuter et pourtant elle s'est relevée.

-L'Italie était à genoux.

-Le Portugal devait annoncer sa faillite.

-l'Espagne descendait dans la rue pour manifester.

Enfin, les politiques ont quand même rempli leur mission en maintenant sur pied cette construction branlante …Et en obtenant ce qu'ils voulaient imposer.

 

 

Pour la France, les échos rapporte :

 

Le président de la BCE Mario Draghi et son homologue américain Ben Bernanke sont parvenus à contenir la crise financière en 2012, écrit le journal économique Les Echos, qui estime que la politique doit maintenant faire ses devoirs et résoudre la crise économique et sociale.

Ils ont su donner une perspective crédible à des investisseurs au bord de la crise de nerfs. Ils ont ainsi pris le relais de dirigeants politiques orphelins de leur principal moyen d'action, le levier budgétaire, et empêtrés dans des problèmes de gouvernance insolubles. ...Pour autant, on aurait tort de considérer les banquiers centraux comme des magiciens.

Les grands argentiers n'ont pas le pouvoir de réparer le moteur économique, ils peuvent seulement y injecter du carburant pour qu'ils ne tombent pas en panne sèche.

En clair, la fin de la crise sur les marchés ne signifie pas que les temps difficiles sont derrière nous, mais que nous avons un peu plus de temps pour les affronter.Aux politiques d'en faire bon usage pour mener à bien les réformes qui s'imposent et retrouver leur crédit perdu.

 

Pour le journal grec imerisia:

 

Malgré toutes les prévisions qui tablaient sur une sortie de la Grèce de la zone euro en 2012, le pays est parvenu à rester à flots, analyse le journal économique de centre-gauche Imerisia : "Même au cours de cette nouvelle année, nous ne nous laisserons pas abattre, même si la plupart des citoyens ont beaucoup souffert. La Grèce reste membre de la zone euro et les puissants d'Europe montrent leur solidarité de différentes façons.

Il est certain qu'une période difficile attend les citoyens grecs. À partir des premiers jours de la nouvelle année, ils assisteront à la baisse de leurs revenus et à l'augmentation du nombre de chômeurs. Mais il y a un changement sur le plan psychologique : le versement de la prochaine tranche de crédit et les décisions claires du gouvernement créent un autre climat. On n'a pas résolu le problème de l'économie grecque, mais après plusieurs années de récession, on peut certainement distinguer quelques légers signes d'optimisme.

 

 

Der Spiegel, que l’on ne présente plus…

 

Le nouveau Premier ministre japonais Shinzo Abe est la personne de l'année 2012 car il a su placer la croissance de l'économie avant la lutte contre l'inflation, estime Wolfgang Münchau sur le site d'information Spiegel Online :

Si l'on porte à l'avenir un regard rétrospectif sur 2012, on constatera que le grand évènement n'aura pas été le troisième anniversaire de la crise de l'euro mais la réorientation la plus radicale de la politique économique de notre génération.

Le fait que l'on se soit détourné du principe de la stabilité des prix, que l'on considérait auparavant comme l'objectif principal de la politique monétaire.

Si la croissance nominale augmente, alors que le taux d'endettement diminue. Avec une croissance zéro et une inflation nulle, le taux d'endettement ne diminue pas. C'est le problème du Japon et aussi celui des pays d'Europe méridionale. Ils n'échappent à la dette ni par la croissance ni par l'inflation. D'où l'idée que les banques centrales privilégient l'objectif de la croissance nominale à celui de la stabilité des prix.

Il est toutefois d'une importance cruciale que le consensus politique change dans l'un des plus grands et plus importants pays industriels de la planète. Cela s'est produit au Japon, et je crois y distinguer une tendance mondiale. C'est pourquoi j'ai choisi Abe, car celui-ci incarne le plus fortement cette tendance.

 

Un portrait intéressant du journal espagnol cincodias

 

Pour les Espagnols, la crise économique s'est aggravée en 2012. Les conservateurs du Parti populaire au pouvoir depuis un peu plus d'un an attisent les conflits dans la société, estime le journal économique de centre-gauche Cinco Días :

L'Espagne a toujours été un pays avec un chômage structurel relativement élevé et une faible productivité, de telle sorte que les produits, en dépit de bas salaires à l'échelle européenne, n'ont jamais été vraiment compétitifs. Vis-à-vis de la crise économique internationale, sans la possibilité de dévaluer la monnaie, on a réagi avec la plus simple des réponses : la réduction des salaires, l'augmentation de tous les impôts et une cure d'austérité qui, en raison de l'idéologie de ce gouvernement, s'est accompagnée de fortes atteintes aux droits civiques. … Si le gouvernement s'obstine à suivre sa position absolutiste et vaniteuse, il ne fera qu'attiser un peu plus la grogne sociale et installer dans la durée des mouvements de protestation. Il sera le seul responsable des conséquences.

 

 

En revanche pour le journal suisses-zurichois Neue Zürcher Zeitung :

 

Les grandes puissances de la planète ont été nombrilistes en 2012, commente l'essayiste Ulrich Speck dans le quotidien libéral-conservateur Neue Zürcher Zeitung. Difficile de dire quel pays sera garant de la sécurité internationale à l'avenir :

2012 a été l'année du report des grandes questions de notre temps. L'UE a trébuché de sommet en sommet ; la Grèce reste dans l'UE et l'euro existera encore en 2013. Aux Etats-Unis, tout le monde s'est concentré sur les élections présidentielles ; Washington a plutôt été passive sur le plan international.

Pour les administrations européenne, américaine et chinoise, le mot d'ordre a été : ne pas faire de faux pas...

La question qui continuera de nous préoccuper en 2013 et au-delà est donc la suivante : qui sera capable de préserver l'ordre dans le village mondial et disposé à le faire ? L'Amérique, garante de l'ordre libéral international depuis 1945, ne peut plus et ne veut plus le faire seule. L'Europe ne fait pas le poids sur la scène internationale. Les gouvernements russe et chinois ne semblent absolument pas disposés à dépasser des intérêts nationaux très étroitement définis pour assumer une responsabilité globale.

 

 

Aux Pays Bas, le journal Elsevier nous dit..

 

Au regard des conflits auxquels les Etats membres de l'UE ont été confrontés dans la gestion de la crise, le blog UE du magazine ultraconservateur Elsevier recommande de faire preuve d'un égoïsme sain :

Les diplomates des grands pays comme l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne peuvent jouer à un jeu plus subtil que celui de l'Espagne ou de la Pologne, en raison de leur statut de superpuissance. Surtout les Français, qui sont très raffinés dans leur manière d'imposer leur volonté.

Mais ce que les autres Européens trouvent tout à fait normal suscite un sentiment de gêne pour de nombreux Néerlandais. Ils pensent qu'il vaudrait mieux qu'à Bruxelles, les pays membres soient plus disposés à faire des compromis. Sinon, cela signifie que l'on est anti-européen, impoli ou que l'on se comporte comme un provincial ou un 'nationaliste'.

Mais si l'on est disposé à faire des sacrifices et que l'on se montre docile comme un bon chien, on parvient juste à se faire dépouiller à Bruxelles. Pour réussir à Bruxelles, il faut agir en tant que représentant des intérêts de son propre pays et de ses propres citoyens.

 

 

Corriere pour sa part :

 

L'année écoulée a été placée sous le signe de la répression brutale du printemps arabe de 2011, analyse le philosophe français André Glucksmann dans le quotidien libéral-conservateur Corriere della Sera, prenant l'exemple de la Syrie :

Le massacre des Syriens est le point culminant d'une contre-révolution générale soucieuse de bloquer la contagion de la liberté. Suivant l'exemple des ayatollahs de Téhéran.

Damas renchérit sur la cruauté et s'assure à son tour le soutien diplomatique et militaire de Moscou et (plus lointain) de Pékin. La sainte alliance des pouvoirs autocratiques contre l'émancipation des peuples est mondialement à l'ordre du jour. ... Les Européens ont grand tort d'assister passivement au spectacle des reprises en main et d'observer passivement depuis un an l'extension des massacres en Syrie. Au Kremlin, à Pékin, à Téhéran, on compte sur toi, Assad mon frère, pour faire passer le goût insupportable de liberté qui pourrait gagner nos sujets, nos voisins et la planète entière.

Quelle figure de l'ordre du monde s'annonce pour demain ? Entre les revendications libertaires de la rue et la mort qui tombe du ciel, une part de notre destin se joue à Damas.

 

 

Le journal slovène  Mladina explique :

 

2012 est l'année au cours de laquelle le peuple slovène a retrouvé sa vitalité, résume l'hebdomadaire de gauche Mladina. Selon la revue, l'actuelle vague de protestation a montré le retour du plaisir dans le pays :

Les gens qui descendent dans la rue aiment protester, se révolter. Ils savourent leur confiance en eux, la coopération, le potentiel de la démocratie. Ils se réjouissent de leurs banderoles et de leurs revendications, de leur activisme, de leurs initiatives, et de la vitalité de leurs manifestations. Ce sont des gens qui sont contents de faire partie du peuple défiant et d'un rassemblement citoyen.

Ce sont des gens qui sont heureux d'être plus heureux que l'élite politique et qui sont en mesure de s'imaginer que cette élite commence à s'inquiéter.

Le message des protestations est clair : nous en avons assez de cette élite politique, pour laquelle l'avenir, les alternatives, et tout ce qui ne représente pas une version idéalisée de ce qui existe déjà, ne peuvent être que catastrophiques.

 

 

Le classique Financial times :

 

A Londres, les Britanniques blancs sont minoritaires pour la première fois, comme le montre le dernier recensement publié en décembre. Le quotidien économique libéral Financial Times reproche aux élites britanniques d'occulter ce phénomène d'exode des blancs de la capitale :

Cet 'exode des blancs' est-il le revers inévitable de la médaille d'une immigration à grande échelle ? Etonnamment, c'est un phénomène peu étudié. Peut-être est-ce lié au fait qu'il est basé sur une notion d'identité et d'appartenance à des groupes, que la plupart des universitaires libéraux ne perçoivent ou ne comprennent pas, ou ont tendance à juger comme 'raciste', tout du moins lorsqu'elle est exprimée par des blancs.

L'esprit politique moderne en est en partie responsable, à gauche comme à droite, car il n'a pas réussi à comprendre des sentiments humains tout à fait normaux face au changement rapide et à l'inconnu. Il n'a pas réussi non plus à réfléchir plus sérieusement à la manière d'aider des personnes de différentes origines à vivre ensemble et à partager des espaces communs avec une confiance mutuelle.

 

 

Le quotidien autrichien pour sa part :

 

Les grands procès pour corruption ont dominé la vie politique autrichienne en 2012.Les citoyens doivent toutefois se garder de réagir en boudant la politique dans une année 2013 riche en élections, car l'élucidation des scandales progresse, écrit le quotidien chrétien-libéral Salzburger Nachrichten.

Si en cette fin d'année on passe une nouvelle fois en revue les pages politiques et judiciaires de l'année écoulée, une impression insistante se confirme : il n'y a jamais eu autant de corruption. Cela a pour conséquence la grogne de l'opinion publique, et le plébiscite immédiat de tout nouvel acteur gagnant la scène politique, même si celui-ci s'appelle Franck Stronach. C'est avec cette situation que commence l'année électorale 2013. Il y a pourtant des motifs d'optimisme. Car dans l'élucidation de la corruption, l'Autriche est peut-être déjà plus avancée qu'on ne le dit. Les partis doivent ouvrir leurs comptes. L'Autriche est devenue plus propre.

 

En Roumanie l’économie-quotidien Dilema Veche

 

En Roumanie, le président Traian Băsescu et le Premier ministre Victor Ponta, ainsi que leurs partisans respectifs, se livrent depuis cet été à une lutte de pouvoir acharnée. Pour le pays à la dérive, l'année 2012 est une année perdue et 2013 ne sera pas meilleure, estime l'hebdomadaire Dilema Veche :

Le nouveau gouvernement devrait se mettre au travail … et les citoyens devraient remarquer que le calme est revenu dans leur vie, et que la télévision n'annonce pas des catastrophes et des tentatives de coup d'état chaque jour. Je doute néanmoins que cela se passe ainsi.

Nos dirigeants n'ont qu'une chose en tête : ils ne veulent pas avoir à rendre de comptes sur le plan juridique, ils veulent se partager les recettes fiscales et se délecter du pouvoir. Ils iront même jusqu'à oublier leur frustration à l'égard du président Traian Băsescu - celle qui fut leur moteur sur le plan politique au cours des années précédentes.

Et même Băsescu voudra s'immiscer, plutôt que d'agir de manière conciliante, comme la constitution le lui impose.

 

 

Svenska Dagbladet pour la  Suède:

 

Le "mâle dominant" a tiré sa révérence en 2012, entre autre parce que le magazine pour hommes Slitz a mis la clé sous la porte en décembre et parce que James Bond a beaucoup changé, écrit le quotidien conservateur Svenska Dagbladet :

James Bond version 2012 n'est plus l'homme rugueux qu'il était auparavant, bien qu'il gère encore les explosions et les attaques mieux que les sentiments.

Qui aurait pensé qu'un James Bond en dise autant sur notre époque ? Et au moment où Skyfall sortait sur les écrans, le magazine pour hommes Slitz annonçait qu'il ne paraîtrait plus. Dans la société moderne, il n'y a plus de place pour les machos. C'est une très bonne nouvelle. Une sorte de cadeau de Noël pour tout le monde. Le mâle dominant tire sa révérence et se retire dans sa tanière. C'est dans l'ordre des choses. Car le monde continue de progresser et tente au moins de s'améliorer.

 

Trud en Bulgarie :

 

Peur, inquiétude et égoïsme ont marqué la vie des Bulgares en 2012, résume le quotidien Trud, qui réclame plus d'amour de son prochain pour l'année à venir :

La peur refoulée, l'inquiétude et le doute ont rendu la société bulgare plus agressive. Nous avons vécu en vase clos et perdu la compassion. La peur a détrôné l'amour du prochain, cette envie naturelle d'aider quelqu'un dans le besoin.

C'est pourquoi nous devrions faire en sorte, l'année prochaine, d'être plus attentifs aux autres et de toujours trouver la force d'accorder un sourire, de tendre une main secourable, car c'est fondamental. Peu importe qu'on soit plus pauvre ou plus riche en 2013, nous devons réussir à balayer la peur et la haine de notre cœur, pour céder la place à nouveau au bon qui est en chacun de nous. Que l'économie se porte mieux en 2013 ou pas, les clés pour une vie meilleure se trouvent dans nos âmes. Que 2013 soit l'année de la raison et du bien !

 

 

Pour finir le Landeszeitung pour la république Tchèque:

 

En République tchèque, la nouvelle année débute avec les premières élections présidentielles directes dès la mi-janvier. Dans le journal germanophone Landeszeitung Prag, le journaliste Luboš Palata évoque ses vœux pour ces élections et la nouvelle année 2013 :

Karel Schwarzenberg prendra l'ascendant sur le plan intellectuel dans le débat télévisé entre les candidats. Le prince autrichien deviendra ainsi le prochain président tchèque. Son prédécesseur Václav Klaus s'excusera auprès des Tchèques pour son action et se consacrera dès lors à la méditation dans un cloître orthodoxe. L'euro surmontera définitivement la crise et l'union financière commencera à fonctionner. Dans les régions tchèques, les coalitions avec les communistes s'effondreront. La situation s'améliorera en Afghanistan de telle sorte que les alliés occidentaux pourront se retirer. Après la fuite d'Al-Assad en Corée du Nord, la situation s'apaisera en Syrie. Israël et la Palestine concluront un accord de paix, après que les Palestiniens auront cessé de formuler des exigences absurdes. Poutine démissionnera à Moscou pour cause de mal de dos. Medvedev aussi. Des élections libres auront lieu pour la première fois en Russie. Il y aura de nouveau une grande coalition en Allemagne après les élections. Nous serons tous heureux et en bonne santé. Et peut-être que certains de ces vœux se réaliseront.

 

 

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SOURCE : Trud, Les Echos, Cincodias, Imerisia, Der Spiegel, Neue Zürcher Zeïtung, Elsevier, Corrière, Mladana, Financial times, Salzburger Nachrichten, Dilema, Svenska Dagbladet, Landeszeitung 

Publié dans Monde

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