Au G20, à México, le FMI aura le droit à 430 milliards, le Grèce dans la ligne de mire

Publié le 16 juin 2012 par das-baham

Le scrutin grec pèsera sur le sommet des chefs d’Etats les 18 et 19 juin à Los Cabos

Crise de la dette et récession en Europe, redémarrage fragile aux Etats-Unis et ralentissement de la croissance dans les pays émergents. Tel est le contexte dans lequel le sommet du G20 (G8 + les grandes puissances émergentes) se réunit ces 18 et 19 juin à Los Cabos, station balnéaire dans le nord-ouest du Mexique, transformée en forteresse pour l’occasion.

Le pays hôte qui se veut un pont entre pays industrialisés et en développement, a souhaité élargir l’agenda à des thèmes comme la sécurité alimentaire ou le chômage, mais ne se fait aucune illusion. La crise en Europe risque de monopoliser toute l’attention. D’ores et déjà, les regards sont tournés vers la Grèce. Lorsque les chefs d’Etat débuteront leur réunion lundi, les résultats des législatives grecques organisées la veille, seront connus. Ceux-ci détermineront, dans une large mesure, l’orientation des travaux. Les analystes sont unanimes à dire qu’une victoire de Syriza (gauche radicale) créerait un grand choc et plongerait la zone euro dans une longue période d’incertitude. Des dispositions sont déjà prises à Los Cabos afin que des dirigeants européens puissent agir dans toutes les éventualités.

Les paradis fiscaux
et la Suisse

Juan José Gomez Camacho, ambassadeur mexicain auprès de l’ONU à Genève, a participé activement aux préparatifs du G20, notamment en organisant de nombreuses consultations. Il se souvient du dernier sommet du G20 à Cannes. Ce dernier s’était conclu par 32 résolutions votées dans des domaines variés allant de l’agriculture à la lutte contre la corruption, la gouvernance mondiale ou la rémunération des patrons. «Notre approche est différente. Nous voulons mettre l’accent sur ce qui est vraiment réalisable», dit-il.

Ainsi la lutte contre les paradis fiscaux visant notamment la Suisse et cheval de bataille de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, de même que la régulation financière ne sont pas au programme. «En revanche, nous prendrons des mesures qui donneront une impulsion à la croissance et à la création d’emplois, poursuit l’ambassadeur. C’est urgent dans la mesure où la planète compte 300 millions de jeunes sans emploi.» Et d’ajouter: «Le programme de travail a été établi en consultation avec tous les acteurs concernés, ce qui aidera à traduire les paroles en actes.» L’ambassadeur Juan José Gomez Camacho donne encore un exemple: «Année après année, le G20 promet de conclure les négociations commerciales du cycle de Doha, souligne-t-il. Mais à Los Cabos, il n’y aura pas de promesse dans l’air.»

Au final, l’ombre de la crise européenne planera sur le sommet. Après le G7 aux Etats-Unis les 19 et 20 mai, puis la conférence téléphonique des ministres des Finances le 5 juin, c’est au tour du G20 de s’en emparer. Selon la presse américaine, le secrétaire d’Etat américain au Trésor Timothy Geithner pourrait annoncer des mesures spécifiques pour endiguer la crise. Le Japon qui, comme les Etats-Unis, exporte beaucoup vers l’Europe, s’est dit également prêt à agir.

430 milliards pour le FMI

«Nous sommes tous des Européens, renchérit Juan José Gomez Camacho. Une économie européenne en panne est une mauvaise nouvelle pour toute la planète. C’est pourquoi le G20 mexicain doit venir avec un plan d’action pour enrayer la crise.» Il attend notamment un engagement de la part de grandes puissances pour augmenter le capital du Fonds monétaire international. L’an dernier, les membres s’étaient engagés à souscrire 430 milliards de dollars, mais de nombreux pays n’ont pas concrétisé leurs promesses.

Mais le sommet de Los Cabos pourrait aussi tourner à la foire d’empoigne contre l’Allemagne accusée d’être inflexible sur les dépenses publiques comme un moyen de relance. «Nos forces ne sont pas illimitées», a prévenu la chancelière allemande Angela Merkel jeudi lors d’une séance parlementaire dédiée au G20.

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