Ceux qui ont suivi le cirque du budget de l’UE doivent-ils se poser des questions sur nos dirigeants ?

Publié le par das-baham

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Le dernier sommet européen des 22 et 23 novembre, qui devait décider du budget européen pour la période 2014-2020, a une fois de plus été un échec, déplore The Economist. Au lieu de réfléchir à un budget de croissance, nos dirigeants européens se sont contentés de maintenir le statu quo.

Le chiffre de 1.500 milliards d’euros est souvent évoqué à propos du budget de l’UE, mais en réalité, il s’agit du montant cumulé sur les 7 ans. Le budget réel ne représente guère qu’un pourcent du PIB de tous les Etats membres, alors que leur budget national avoisine les 50% de leur PIB. A l’intérieur de ce budget, les montants des différentes rubriques sont encore plus modestes, et la différence entre la plus importante et la plus modeste ne représente que 0,05% des budgets gouvernementaux, une paille. Dans ces conditions, l’incapacité des dirigeants à se mettre d’accord sur ce qui s’assimile à des vétilles est tout à fait consternante et éclairante pour le monde entier.

Mais ce qui est pire, critique The Economist, c’est que non contents de ne pas avoir su s’entendre sur les montants, ils ne l’ont guère fait sur les objectifs.

Les bénéficiaires les plus intéressés par les budgets de l’UE sont les récipiendaires les plus pauvres, et ceux dont les subventions ont été quasiment institutionnalisées, comme les agriculteurs. En outre, l’anonymat du vote permet à chaque pays de protéger les particularismes dont il bénéficie avec son vote, et ces deux facteurs combinés aboutissent à une certaine rigidité : les pays les plus pauvres veulent conserver leurs fonds de cohésion, la France protège les subventions de ses agriculteurs au travers de la Politique Agricole Commune (PAC), la Grande Bretagne protège son rabais, et les grands contributeurs nets veillent à ce que les dépenses n’augmentent pas.

Du coup, le budget n’est plus du tout adapté à la situation actuelle. A l’heure de l’austérité et des réformes qui suppriment les avantages sociaux acquis par le passé, 40% des dépenses sont encore destinées aux fermiers, et en particulier aux plus riches d’entre eux. De même, 40% des fonds de cohésion sont versés à des pays dont le PIB par tête est presque équivalent, voire dépasse, le PIB par tête moyen de l’UE.

Il faudrait repartir de zéro, réduire le budget global, mais en s’assurant que les dépenses obéissent  davantage à un objectif de croissance à long terme, propose The Economist. Cela pourrait se faire de la façon suivante :

  • La PAC devrait être progressivement remise en question ; elle pourrait par exemple être rebasculée pour moitié sur les budgets nationaux.
  • De même, les fonds de cohésion ne devraient être adressés sélectivement qu’aux Etats membres avec les PIB par tête les plus faibles.
  • On pourrait également se débarrasser des régimes de rabais dont bénéficient l’Autriche, l’Allemagne, la Hollande, la Suède et la Grande-Bretagne.
  • Les frais de gestion pourraient être réduits, non seulement en limitant les salaires et avantages des Eurocrates comme on le fait actuellement, mais aussi en supprimant les organes consultatifs tels que le Comité des Régions, le Comité Social et Economique, qui ne servent à rien.
  • Les allers-retours entre Bruxelles et Strasbourg, qui représentent 180 millions d’euros annuels, devraient être supprimés.
  • Avec les économies ainsi réalisées, on pourrait favoriser les dépenses de R&D et les projets d’infrastructure qui pourraient véritablement favoriser une croissance de long terme.

Ces changements permettraient de réduire le budget de 25%, et de le rendre plus juste, tout en favorisant la croissance. Les dirigeants européens savent ce qu’il leur reste à faire, s’ils sont sincères, et souhaitent réellement les réformes…

 

 

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SOURCE : ECONOMIST / EUROPA

Publié dans Economie

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