L'Allemagne crie au complot américain

Publié le par das-baham

Standard &POOR'S, Moody's, Fitch... C'est la triplette infernale du « triple A » qui fait trembler la classe de l'euro avec son langage de surveillant général borné.

 

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Et depuis quelques semaines, les bons élèves d'hier, Allemagne comprise, ne sont plus à l'abri de la punition suprême, la perte du fameux « triple A » dont ils jouissent depuis plus de trente ans.

 

Depuis lundi soir, c'est l'ensemble de la zone euro qui est placée par S &P « sous surveillance négative » pour les trois mois qui viennent, avec une attention particulière pour la France. Une formulation qui annonce dans la plupart des cas un abaissement de la note à l'issue de ce contrôle continu.

L'avertissement est arrivé chez les intéressés au moment même où Nicolas Sarkozy et Angela Merkel annonçaient leur plan de sortie de crise, par un nouveau traité vertueux. Vous avez dit bizarre ? L'agence américaine - qui s'émeut des facteurs de dégradation qui «  s'auto-alimentent » au sein de la zone euro - a oublié le principal : l'influence négative qu'elle-même et ses concurrentes exercent avec des interventions qui viennent à contretemps saper la con-fiance que la zone euro essaie péniblement de reconquérir. La dernière sortie de S & P a même de quoi alimenter la « théorie du complot » américain con-tre l'euro... On attendait une vive réaction des dirigeants français et allemands après cet avertissement « follement exagéré et injuste », comme l'a bien dit le Luxembourgeois Jean-Claude Junker. Et voilà qu'au contraire Paris et Berlin fayotent devant un examinateur à la légitimité autoproclamée. François Fillon à Paris, Wolfgang Schauble à Berlin, diraient presque merci à Standard &Poor's pour ce rappel salutaire avant le sommet de Bruxelles demain et vendredi ; cette réunion de la nouvelle dernière chance qui doit décider d'un futur traité. « Je ne peux rien imaginer de plus efficace », se réjouit même le ministre allemand.

Une fois n'est pas coutume, il faut donc se tourner vers les banques centrales pour remettre à leur place les agences de notation. « Cela devient problématique quand la politique s'aligne sur les appels des agences de notation. La politique doit se fixer elle-même ses priorités  », a rappelé le gouverneur de la Banque centrale autrichienne, Ewald Nowotny, membre du directoire de la BCE. Son homologue français Christian Noyer s'est aussi ému de cette intervention « complètement à contretemps » de l'agence américaine.

Mais en faisant de la conservation du « triple A » l'alpha et l'omega de sa politique, Nicolas Sarkozy a lui-même donné un pouvoir exorbitant à ces mêmes agences, dont il dénonçait à juste titre en 2008 l'aveuglement et l'incompétence face à la crise des subprimes aux États-Unis.

Le jour où les États noteront les agences, les marchés ne seront peut-être pas plus rassurés, mais le citoyen, si !

C'est l'ensemble de la zone euro qui est placée par S &P « sous surveillance négative » pour les trois mois qui viennent.

 

 

Source: La voix du nord

Publié dans Géo-politique

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